Etre vegan : effet de mode ou tendance de fond ?

Végétarien, crudivore, locavore… Depuis plusieurs années, les régimes alimentaires alternatifs fleurissent et se bousculent. L’un ne chasse pas l’autre : au contraire, ils semblent se compléter et participer à une prise de conscience généralisée à l’ensemble de nos habitudes de consommation. Cette rentrée, c’est le terme véganisme qui l’emporte : ouvrez les yeux et tendez les oreilles, vous le trouverez partout !

Le véganisme, qu’est-ce que c’est ?

Stricto sensu, le véganisme va encore plus loin que son proche cousin, le régime végétarien. Quand on mange vegan, on écarte en effet tout produit d’origine animal ! Fini la viande mais aussile poisson, les oeufs, le lait et même… le miel !

Un curieux programme pour un pays dont les spécialités sont l’entrecôte-frites ou le boeuf bourguignon… Mais si les Français ont longtemps été à la traîne par rapport à leurs voisins britanniques ou allemands, on assiste aujourd’hui à l’explosion d’un véritable phénomène. Selon le journal Le Monde, les ventes traiteurs veganont augmenté de 82% en 2016 !

Le véganisme est pourtant loin d’être tout nouveau. On le retrouve dans de nombreuses pratiques alimentaires millénaires, notamment en Inde, où la caste sacrée des brahmanes écarte de sa nourriture tout produit issu d’une mise à mort volontaire. Le terme vegan apparaît en Angleterre dans les années 1940 : une association caritative, la Vegan Society se donne pour but de diffuser « une philosophie et un mode de vie qui tend à exclure, autant qu'il est possible, toute formed'exploitation et de cruauté faites aux animaux afin de se nourrir, se vêtir ou dans n'importe quel autre but. »

De la prise de conscience au phénomène tendance

Plus qu’un régime alimentaire, ce courant correspond en fait à une morale, une éthique, un mode de vie. Réponse à la cruauté ou à la maltraitance que la main de l’homme exerce sur les animaux, le véganisme, en ce début de 21e siècle, apparaît également comme une solution écologique pour l’avenir de la planète. L’élevage industriel est en effet la seconde cause d’émission des gaz à effet de serre : voilà l’un des principaux arguments, non négligeables, de ses défenseurs. Un autre mobile, accompagnant l’émergence de la « pleine conscience » est avancé par des figures intellectuelles. Selon le moine bouddhiste et neurobiologiste Matthieu Ricard, être vegan rendrait même heureux ! Puisque « le vrai bonheur ne peut être construit qu’en évitant les souffrances à autrui  », tout le monde y gagne à traiter les animaux en amis !

Autrefois considérée comme austère, cette philosophie est aujourd’hui branchée. Les stars américaines de Beyoncé à Natalie Portman affichent leurs nouvelles habitudes dans les magazines ou sur les réseaux sociaux. Au printemps, les éditions Nova sortaient l’ouvrage au titre évocateur V comme Vegan. En cette rentrée, le véganisme a désormais son Que sais-je ?tandis que s’est déroulé à Paris le Smmmile festival, premier festival vegan pop, à la Villette ! L’association végétarienne de France a d’ailleurs baptisé l’un des quartiers les plus tendance de Paris « Veggietown ». En effet, autour de la rue de Paradis, dans le 10e, se multiplient les restaurants et les magasins vegan. Il existe même une carte : http://www.vegetarisme.fr/veggietown-a-paris/

Et quand on parcourt les stands du salon Veggieworld dont la quatrième édition aura lieu les 14 et 15 octobre au Centquatre, on se rend compte qu’au milieu des 140 exposants, on trouve également des cosmétiques, des produits lifestyle et des marques de vêtements ou de sacs en cuir végétal ! Go vegan !

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